🎁 Comment Les Inégalités Sociales Portent Atteinte À La Cohésion Sociale
Inégalitéssociales : Elles portent sur la possession de biens, matériels ou non, qui entraînent des avantages ou désavantages concernant les ressources sociales valorisées dans la société. ii. Le caractère multiforme des inégalités Inégalité dans ordre de l'avoir : Inégalité dans distribution ressources matérielles, répartition de la richesse sociale. Inégalité dans ordre
Latelier portera sur la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté. En effet, cet atelier examinera comment les Objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 (ODD), ainsi que les cibles d'inclusion sociale et économique, sont conditionnées par la pauvreté, les inégalités et les relations de pouvoir. Nous tenterons d’aborder ces principaux obstacles afin de proposer
33Le risque que ce débat porte atteinte à la cohésion sociale n’est pas exclu. Tout d’abord, il oppose les générations. Les retraités sont désignés comme responsables des difficultés que rencontre la jeunesse, ils deviennent le bouc émissaire de la crise économique dont les effets se font le plus fortement sentir à l’entrée du marché du travail. Ce débat renforce ainsi
Ledernier rapport de la Drees sur la santé des Français, publié jeudi, dépeint un état de santé "globalement bon". Mais selon le niveau social, les inégalités restent fortes.
Leniveau de protection sociale est fortement lié à la cohésion sociale, ainsi qu'au niveau de développement économique et social. En effet, on observe une corrélation très forte entre le niveau de développement et de conditions de vie dans une société et son niveau de protection sociale. Une population employée, mieux soignée et mieux éduquée est plus liée et plus
Inégalités sociales, situations de précarité, processus d’exclusion - Reconnaissance des problèmes sociaux par la collectivité - Expliquer comment les inégalités sociales portent atteinte à la cohésion sociale - Définir précarité, pauvreté et exclusion - Montrer que l’exclusion est le résultat d’un processus - Expliquer le lien entre processus d’exclusion et insertion
Commentles inégalités sociales peuvent fragiliser la cohésion sociale ? Or les inégalités sociales fragilisent les liens sociaux : - Elles nuisent à la participation de tous dans la vie sociale. - Elles créent dans la population un sentiment d'injustice sociale. => Elles portent atteinte à
Ceque les Trente Glorieuses ont fait à la lutte des classes : Comment expliquer le déclin des conflits traditionnels du travail ? Hypothèse principale : les Trente Glorieuses ont transformé le groupe ouvrier et donc la lutte des classes. On peut le montrer en repartant de deux analyses, celles de MARX et de MENDRAS. Coller le document 7. Révision : MARX : les conflits du travail
Lacohésion sociale est définie le plus souvent comme étant la nature et l’intensité des relations sociales qui existent entre les membres d’une société ou d’une organisation (source : Wikipédia). Un peu d’histoire : selon les
360y9. La science n’est autre chose que la conscience portée à son plus haut point de clartéÉmile Durkheim, De la division du travail social 1La prise en compte des liens sociaux dans l’étude de la santé des populations constitue un champ de recherche relativement bien établi depuis plus d’une trentaine d’années. Les relations sociales, qu’elles empruntent la forme de réseaux de soutien, de proximité, d’affinité, de participation sociale, ou de mobilisation sont reconnues pour jouer un rôle potentiellement protecteur contre les effets néfastes des stresseurs de l’environnement social ainsi qu’un rôle positif d’adaptation, de solidarité et d’intégration sociale. Cependant, la recherche a, conceptuellement et méthodologiquement, évolué par diverses voies depuis les études pionnières de Durkheim sur le suicide et la cohésion sociale, en passant par le soutien social durant les années 1960-1970, les réseaux sociaux et plus récemment, le capital social. Devant le constat de l’accroissement des inégalités de santé mis en évidence par moult études, les chercheurs se sont attardés avec plus d’attention sur le rôle des déterminants sociaux de la santé. Les questions relatives aux inégalités, aux clivages et aux fractures sociales, autrement dit, au phénomène général de la cohésion des sociétés, ont occupé l’avant-scène de la recherche académique en santé des dernières années. 2Dans ce chapitre nous examinerons dans un premier temps les bases théoriques sur lesquelles prend appui la recherche en santé, principalement dans les travaux de Durkheim sur la solidarité sociale. Puis, nous ferons un bref survol des thèses qui ont plus récemment contribué à élaborer le concept de capital social ainsi que les débats qu’il soulève conceptuellement et méthodologiquement. Enfin nous nous pencherons sur son utilisation dans le domaine de la santé. Durkheim la solidarité sociale 3L’apport le plus considérable de Durkheim à la sociologie est sans aucun doute la formulation des règles de méthode propres au raisonnement sociologique. Les faits sociaux sont extérieurs aux individus et doivent être expliqués par un autre fait social L’origine première de tout processus social de quelque importance doit être recherchée dans la constitution du milieu social interne » Durkheim, 1894, p. 65 Les faits sociaux se produisent au niveau de la société en ayant une existence propre, indépendante de ses manifestations individuelles et s’imposent aux individus en vertu d’un pouvoir de coercition. Témoin privilégié des désordres sociaux découlant de l’industrialisation massive des sociétés de son temps, Durkheim cherche à comprendre les facteurs de la cohésion sociale. À travers sa célèbre étude sur le suicide, Durkheim démontre que les taux de suicide, un phénomène relevant apparemment de la psychologie individuelle, varient considérablement en fonction des milieux sociaux. Le suicide est analysé comme un fait social relié à d’autres facteurs sociaux la religion, le sexe, l’état matrimonial, l’environnement social. D’autres analystes de la même époque, dont Friedrich Engels, décrivent avec force la situation du prolétariat industriel en Angleterre et constate que des milliers d’ouvriers sont exposés à une mort prématurée et anormale ». La maladie est donc un fait social dans sa nature même, dans ses causes, dans sa propagation et la médecine, comme le soutenait à cette époque Rudolf Virchow, n’a d’autre choix que d’être politique Si la médecine veut vraiment remplir sa grande tâche, elle sera obligée d’intervenir dans la vie politique et sociale, elle doit dénoncer les obstacles qui empêchent l’épanouissement normal des processus vitaux » Sournia, 1992, p. 234. 1 Durkheim rappelle que c’est Adam Smith qui fut le premier théoricien du concept de division du tra ... 4La majorité des chercheurs en santé qui s’intéressent aux relations entre liens sociaux et santé réfèrent principalement à l’étude sur le Suicide, comme base théorique. Mais c’est dans l’ouvrage De la division du travail social que Durkheim explore le plus globalement la question des liens sociaux et de la cohésion des sociétés. Pourvu d’une excellente connaissance générale, des sciences naturelles et s’inspirant du fonctionnement des organismes vivants, Durkheim cherche à comprendre la société de la même manière, c’est-à-dire comme un système complexe dynamique formé d’organes ou entités qui interagissent localement et simultanément. Un organisme vivant est généralement défini en tant qu’être organisé capable de se maintenir en vie, de se développer selon une certaine organisation, de se reproduire et de trouver un environnement favorable qui lui permette de survivre. Si depuis ce temps, la comparaison avec les organismes vivants n’a pas retenu l’intérêt des sociologues contemporains, elle mérite, à l’heure des études interdisciplinaires et des systèmes complexes, d’être à nouveau considérée. Que nous enseigne-t-il ? Tout d’abord La loi de la division du travail s’applique aux organismes vivants comme aux sociétés, en même temps qu’elle est une loi de la nature, elle est une règle morale de la conduite humaine » p. 38. Si les économistes furent les premiers à conceptualiser la notion de division du travail1, Durkheim la considère comme un phénomène sociologique en raison de l’effet moral qu’elle produit, à savoir créer entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidarité », ce qui en fait une condition essentielle de l’existence des sociétés et de leur cohésion. Pour clarifier cette hypothèse, il applique les règles de méthodes sociologiques en catégorisant les différentes espèces de solidarité sociale et en comparant leur variation entre différentes sociétés. Le droit, en tant qu’outil de régulation des sociétés, lui apparaît pouvoir refléter les variétés essentielles de la solidarité sociale. Les règles juridiques nécessitent d’être classées d’après leurs sanctions répressives dans le cadre du droit pénal, restitutives lorsqu’il s’agit de rétablir des rapports problématiques à leur forme normale droit civil, commercial, administratif, etc.. À ces deux grandes catégories des systèmes juridiques correspondra deux formes de solidarité sociale. 5Le crime, poursuit Durkheim, constitue une rupture du lien de solidarité parce qu’il représente un manquement très grave à la morale collective. En fait, le crime n’existe que parce qu’il est collectivement réprouvé. C’est qu’une conscience collective commune s’oppose à certains faits, dit-il Le crime n’est pas seulement la lésion d’intérêts même graves, c’est une offense contre une autorité en quelque sorte transcendante. Or, expérimentalement, il n’y a pas de force morale supérieure à l’individu, sauf la force collective » p. 67. Dans les sociétés traditionnelles, explique Durkheim, le droit, étant religieux, est presque exclusivement répressif. Il ressort de cette conscience collective commune ou psyché collective, un type de solidarité que Durkheim appelle solidarité mécanique ou par similitudes ». Ce type de solidarité implique que les individus se ressemblent, partagent les mêmes valeurs, que les comportements et les activités humaines soient faiblement différenciées et spécialisées. La tradition produit les normes et la culture du groupe. Le collectif absorbe l’individu. 6En évoluant, les sociétés deviennent plus volumineuses, se densifient et s’individualisent d’où le nécessaire processus de différenciation et de spécialisation de l’activité humaine. La division du travail donne naissance à de nouveaux groupes sociaux, ainsi qu’à des règles juridiques et morales qui déterminent la nature et les rapports des fonctions divisées, à un droit coopératif. Dans ce processus, les rapports sociaux deviennent plus interdépendants, et affranchissent les individus du joug collectif. Durkheim nomme organique » la solidarité qui est due à la division du travail. Ainsi La vie sociale résulte d’une double source, la similitude des consciences et la division du travail. L’individu est socialisé dans le premier cas, parce que, n’ayant pas d’individualité propre, il se confond, ainsi que ses semblables, au sein d’un même type collectif ; dans le second, parce que, tout en ayant une physionomie et une activité personnelles qui le distinguent des autres, il dépend d’eux dans la mesure même ou il s’en distingue, et par conséquent de la société qui résulte de leur union. p. 205 La division du travail 7Pour Durkheim, la division du travail touche toute la vie sociale et désigne le processus de différenciation par lequel se distinguent les unes des autres les fonctions sociales religieuses, juridiques, économiques, politiques… d’une part et d’autre part, la division technique des opérations de production. 8Si au départ, la différenciation est surtout liée à des circonstances locales particularité ethniques, climatériques, etc., à mesure que les frontières premières s’atténuent, un équilibre se rompt. Les individus ne sont plus contenus dans leurs lieux d’origine, de nouveaux espaces libres les attirent, les populations se mélangent, les différences originelles se perdent, les villes se développent, deviennent les foyers du progrès, affaiblissant du coup les traditions. Plus le milieu social s’étend, plus la conscience collective devient abstraite et générale, plus elle laisse place aux variations individuelles. Les pressions de plus en plus fortes exercées par les unités sociales les unes sur les autres les obligent à se développer dans des sens de plus en plus divergents, produisant ainsi la division du travail et des fonctions. 9La fonction première de la division du travail, poursuit Durkheim, est de permettre une vie sociale dans les conditions toujours renouvelées d’existence qui sont faites aux individus. Pour que la division du travail évolue et puisqu’elle unit en même temps qu’elle oppose ; qu’elle fait converger les activités qu’elle différencie », il est nécessaire que les individus adhèrent les uns aux autres. Pour cela, il faut que les individus entre lesquels la lutte s’engage soient déjà solidaires, ce qui présuppose l’existence de liens moraux. Ce processus de division et de spécialisation n’est pas seulement dû aux circonstances extérieures plus variées, mais surtout, précise-t-il, parce que la lutte pour la survie devient toujours plus vive et plus exigeante. La spécialisation des tâches est une lutte incessante et les problèmes qu’elle engendre ne peuvent être résolus que par une division du travail toujours plus développée. Tel est, selon Durkheim, le moteur du progrès ». 10Suivant l’analogie des organismes vivants, le milieu humain est le plus complexe de tous les milieux. La spécialisation des fonctions sociales est un processus continu, qui ne peut jamais être définitif. Parce que leur grande complexité les maintient dans un état d’instabilité, les états complexes, se décomposent facilement. Plus les activités se spécialisent, plus elles se complexifient et plus les aptitudes se développent, plus elles se transmettent par l’hérédité difficilement. C’est leur état d’indétermination qui rend les organismes aptes au changement sous l’influence de différentes circonstances. 11Par souci de démonstration formelle, Durkheim examine l’antithèse ou les formes anormales » de la division du travail, celles qui ne produisent pas de solidarité et ne favorisent pas l’intégration. Le crime organisé vient tout de suite à l’esprit, mais précise-t-il, il ne s’agit pas de division du travail mais plutôt, à l’image d’un cancer, d’une prolifération anarchique de cellules sans qu’il n’y ait spécialisation nouvelle des fonctions biologiques. Les crises industrielles, les faillites qui deviennent plus nombreuses à mesure que le travail se divise sont des ruptures partielles de la solidarité organique. Elles indiquent une transition dans le processus de division du travail où les luttes sont plus vives que la solidarité. Les conditions nouvelles de la vie industrielle réclament une organisation nouvelle mais comme ces transformations s’accomplissent rapidement, les intérêts en conflits n’ont pas le temps de s’équilibrer, créant l’état d’anomie. La cohésion devient plus instable et a besoin d’être consolidée par d’autres moyens d’où la nécessité de réglementations nouvelles qui se font toujours à tâtons. 12Enfin, la division du travail prend une forme anormale lorsqu’elle est contrainte par l’antagonisme du travail et du capital et des inégalités de classes qui s’ensuivent, bien qu’en même temps, elle en accroît la conscience. C’est qu’elle crée entre les fonctions divisées tout un système de droits et de devoirs qui lient les uns aux autres d’une manière durable, exacerbant la conscience des inégalités. Rendant plus conscients les individus de leurs rôles dans la division du travail, elle crée le besoin d’une répartition juste et équitable des fonctions et des tâches. De même les similitudes sociales donnent naissance à un droit et une morale qui les protègent, de même la division du travail donne naissance à des règles qui assurent le concours pacifique et régulier des fonctions divisées. Durkheim ajoute qu’il ne suffit pas qu’il y ait des règles, il faut que celles-ci soient justes et pour cela il faut que les conditions extérieures de la concurrence soient égales. La société se divise en tentant de réduire les inégalités en réglementant, en assistant ceux qui se trouvent placés dans des situations désavantageuses et en les aidant à s’en sortir. La tâche des sociétés les plus avancées est donc, pour Durkheim, une œuvre de justice. L’idéal des sociétés traditionnelles était de créer une vie commune aussi intense que possible, le nôtre est de mettre toujours plus d’équité dans nos rapports sociaux, afin d’assurer le libre déploiement de toutes les forces socialement utiles, même si la justice en cours d’évolution apparaît imparfaite » p. 127. 13Lorsque des changements profonds se produisent très rapidement et en peu de temps dans la structure des sociétés, des états de crise s’ensuivent. La morale qui correspond à ce type social régresse sans qu’une nouvelle n’ait eu le temps de prendre forme.» Pour faire cesser cette anomie, il faut trouver les moyens de faire concourir harmoniquement ces organes qui se heurtent encore à des mouvements discordants, c’est introduire dans leur rapport plus de justice en atténuant de plus en plus ces inégalités extérieures qui sont la source du mal » p. 143. 14Bien que la critique académique lui ait conféré un certain conservatisme en raison d’une vision de la société stable et reposant sur le consensus normatif », en réinterprétant aujourd’hui son travail à la lumière des théories de la complexité, nous pouvons considérer que Durkheim préfigurait, bien avant l’heure d’une analyse dynamique des sociétés, qu’il a étudié comme des systèmes complexes et intégrés. Loin de nier les inégalités sociales, les conflits des groupes d’intérêts, les luttes interprofessionnelles, les conflits de pouvoir, il constate que les sociétés organisées tendent à les réduire et que l’effort de tous finit par converger vers cet idéal de justice et d’équité, parce que le mouvement même de la division du travail accroît la conscience des positions que chacun occupe, elle divise et unit. Pour Durkheim, une société organisée est forcément une société morale. L’altruisme plus que l’égoïsme règlerait les conduites humaines et serait à la base de la civilisation. 15Cette étude sur la solidarité sociale et des ses formes différentes selon la morphologie sociale demeure extrêmement riche pour l’analyse actuelle des liens sociaux dans le contexte de la mondialisation, de la vie qu se concentre toujours plus dans les méga cités, de l’accroissement des communications et des échanges à l’échelle de la planète. La société en réseaux et nouvelle forme de solidarité 16Les changements morphologiques ou structurels, comme l’a démontré Durkheim dans son étude sur la division du travail et la spécialisation des tâches, induisent des effets sur les liens sociaux. Les liens de solidarité survivent aux transformations sociales liées à l’urbanisation et à l’industrialisation mais ils relèvent davantage des interdépendances entre individus et groupes sociaux la solidarité devient organique. Dans les sociétés actuelles, complexes et informationnelles, la division du travail est encore plus accentuée et spécialisée, s’exerce à l’échelle du monde et les liens sociaux toujours plus interdépendants, se tissent à travers les réseaux, à l’enseigne des systèmes d’information dynamiques où un nombre accru d’individus communiquent davantage entre eux. L’organisation réticulaire permettant d’agir à plusieurs niveaux simultanément et dans un espace se jouant des frontières traditionnelles, constitue la forme adaptée des sociétés complexes qui permet aux individus de résoudre les problèmes de l’action sociale et l’atteinte de divers objectifs. On pourrait avancer le concept de solidarité réticulaire pour correspondre au type de sociétés mondialisées. 17Les réseaux, selon Castells 1998, constitueraient la nouvelle morphologie sociale des sociétés contemporaines qui détermine largement les processus de production, d’expérience, de pouvoir et de culture » p. 575. Bien que les réseaux sociaux aient existé de tout temps, Castells voit dans le paradigme informationnel dont les technologies de l’information en constituent la base matérielle une extension de la logique de mise en réseau à toute la structure sociale. Castells définit les réseaux comme des structures ouvertes, susceptibles de s’étendre à l’infini, intégrant des nœuds nouveaux en tant qu’ils sont capables de communiquer au sein du réseau, autrement dit qu’ils partagent les mêmes codes de communication par exemple des valeurs ou des objectifs de résultat » p. 577. Les réseaux sont vus comme des structures dynamiques fonctionnant généralement sous forme d’alliances peu hiérarchisées. Un réseau social, selon la même perspective, est un maillage de relations sociales plus ou moins denses qui génèrent et partagent des ressources nécessaires à la mobilisation des membres constituants. La forme du réseau détermine son efficience. Ainsi, comme l’a démontré Granovettor 1973 l’un des pionniers de la théorie sociale des réseaux, plus un réseau est ouvert avec de nombreux liens faibles, plus il est susceptible de donner accès à davantage de ressources qu’un réseau plus petit aux liens serrés. Le réseau permet de déterminer le capital social des acteurs sociaux. 18Les courants de modernisation de nombreux États s’inscrivent dans ce mouvement d’adaptation à la nouvelle morphologie sociale. Innovation, décentralisation, ententes multipartites et intersectorielles, concertation, gouvernance horizontale, mécanismes flexibles, réseautage, intégration, partenariat stratégique en constituent les principales composantes. C’est dans ce contexte qu’est entrée en vigueur au Canada, en 2002, la Politique sur les différents modes de prestations des services. Pour le Conseil du trésor, responsable de la politique, La prestation moderne de services axés sur les citoyens témoigne de l’interdépendance accrue des différents secteurs dans un environnement aussi complexe que varié » p. 2. Le capital social défini par les réseaux de relations et les ressources sociales 19La question de départ qui a conduit Durkheim a rédiger son ouvrage est celle de la solidarité sociale. Il cherche à comprendre comment les êtres humains maintiennent leurs liens de coopération tout en s’individualisant davantage, un paradoxe en soi. Le concept de capital social qui a émergé au cours des années 1980 tourne toujours autour de cette question fondamentale de la cohésion sociale et recoupe diverses dimensions telles que réseaux sociaux, normes de réciprocité, participation sociale, soutien social, confiance, accès aux ressources sociales. 20On attribue l’usage formel contemporain du concept et son développement théorique à Pierre Bourdieu, James Coleman et Robert Putnam. Sans revoir en détail cette littérature bien exposée ailleurs Portes, 1998 ; Woolcook, 1998, rappelons ici quelques éléments principaux du contenu qui s’en dégage. Pierre Bourdieu 1983 fut le premier à formuler une théorie des capitaux pouvant prendre différentes formes économique, culturel, social et symbolique. Il définit ainsi le concept de capital social le capital social comprend les ressources actuelles ou potentielles liées à la possession d’un réseau stable de relations plus ou moins institutionnalisées de connaissance et de reconnaissance mutuelles, autrement dit liées à l’appartenance à un groupe. » Bourdieu, 1986, cité en français par Lévesque et White, 1999, p. 27-28. Le capital social est instrumental en ce qu’il procure des ressources non accessibles autrement que par l’appartenance à un réseau social. Il s’est intéressé plus particulièrement aux mécanismes de sa reproduction et aux comportements stratégiques qui en sont caractéristiques, notamment chez les élites françaises. Du côté de la sociologie américaine, c’est James Coleman, un sociologue reconnu pour ses travaux sur l’éducation publique et comme le chef de file en sociologie de la théorie des choix rationnels qui a contribué à donner de la visibilité au concept, notamment dans son ouvrage Foundations of Social Theory 1990. Le capital social y est défini plus vaguement et comprend diverses composantes dont les normes de réciprocité les obligations et les attentes négociées par le niveau de confiance sociale, les réseaux d’information, les normes sociales et les sanctions effectives, les relations d’autorité et les organisations sociales, ayant pour fonction de faciliter l’action sociale consist of some aspect of social structure and they facilitate certain actions of actors within the structure. L’approche avancée par Coleman a été sévèrement critiquée par Portes 1998 pour son caractère trop hétérogène mais a néanmoins permis d’identifier certains des mécanismes générateurs de capital social. Nous y reviendrons. 2 [Les] caractéristiques de l’organisation sociale telles que la confiance, les normes et les rése ... 21D’autres auteurs ont contribué à forger le concept tels Glen Loury théorie économique sur les inégalités raciales, 1977, Mark Granovetter théorie des liens faibles, 1973 et Nam Lin théories des ressources, 1981. Mais c’est au politologue Robert Putnam que revient la popularité du concept ces dernières années. Dans le cadre d’une étude sur les différentes régions d’Italie, Putnam 1993 constate que la performance de l’économie et des institutions politiques de chacune d’elles, était tributaire du niveau d’engagement civique présent. Les travaux subséquents de Putnam Bowling alone, 1995 sur le capital social déclinant aux États-Unis ont attiré l’attention sur le concept. Pour lui, le capital social représente une ressource collective, fait de normes de réciprocité et de réseaux d’engagement civique, des aspects essentiels de la confiance sociale qui peuvent renforcer l’efficacité de la société2. Constatant le désengagement civique aux États-Unis une démocratie construite, selon A de Tocqueville, sur l’esprit et la pratique de l’association, il postule un déclin du capital social dont l’effet est l’affaiblissement des indicateurs de santé, de bien-être, de prospérité et d’éducation Putnam, 2000. Cette définition du capital social, davantage centrée sur la fonction du capital social, a souvent été reprise dans de nombreuses études empiriques. 22Des réserves et des critiques ont été émis quant à la clarté conceptuelle, à sa mesure et à l’excès d’optimisme que le concept pouvait engendrer. Coleman 1990 a reconnu dès le départ que le capital social pouvait servir à des fins destructrices les groupes mafieux représentent une forme de capital social anti-social ». Portes 1998 a aussi relevé que les réseaux tissés serrés » peuvent avoir des pratiques ou des règles exclusives, discriminatoires et oppressives. Le capital social peut donc aussi produire des effets négatifs. Une critique plus sévère est venue souligner le caractère potentiellement tautologique du concept de capital social, défini par sa fonction. En effet, certaines recherches utilisant le concept ont parfois eu tendance à confondre le capital social lui-même à ses résultats Lin, 1995. Dans la même veine d’idée, Portes 1998 considère qu’il est important de distinguer les ressources en soi de la capacité à y accéder par l’appartenance à diverses structures sociales », une distinction explicite chez Bourdieu mais nébuleuse chez Coleman. L’analyse de Portes a contribué à faire ressortir les limites d’une approche où déterminants, sources et résultats du capital social peuvent être assimilés l’un à l’autre. 23Parmi les autres critiques du concept, on retrouve celle occultant le rôle des nouveaux mouvements sociaux, tels que les mouvements écologistes et féministes en se concentrant sur les formes classiques d’associations, tels que le taux de vote, l’appartenance à des associations bénévoles de bienfaisance ou à des clubs sportifs. On a également dénoncé le fait que le capital social pouvait servir de justification du retrait de l’État des sphères sociales Van Kemenade, 2003. En effet, puisqu’il est possible de retrouver certains niveaux élevés de capital social dans certains milieux pauvres et compte tenu des vertus sociales attribuées au capital social, le développement du capital social peut parfois apparaître non seulement comme une solution complémentaire aux coûteux programmes d’assistance sociale, mais aussi comme une solution de rechange. 24Comme toute science évolue par confrontation théorique, malgré sa popularité, le concept est encore fortement débattu à la fois au plan théorique, méthodologique et politique Fassin, 2003 ; PRP, 2003. Théoriquement en raison d’une définition par les effets, méthodologiquement pour sa diversité de contenu, politiquement pour son potentiel de transfert de responsabilité de l’état aux individus et l’occultation des déterminations structurelles. Plus récemment la perspective du capital social défini par les réseaux de relations sociales et les ressources contenues dans ces réseaux semble faire consensus PRP, 2003. 25Une avancée utile pour distinguer les sources et les effets du capital social fut la distinction entre trois formes de capital social affectif bonding, relationnel bridging et instrumental linking Woolcock, 2001 ; Frank, 2003. La première forme renvoie aux liens étroits tissés au sein de groupes homogènes aptes à offrir le soutien social et psychologique. La seconde, le capital social relationnel, est plus hétérogène et transversale. Cette forme de capital social facilite l’accès à différentes ressources et la diffusion de l’information. Elle inclut les liens faibles » identifiés par Granovetter 1970, qui peuvent parfois s’avérer plus utiles que les liens forts. Le capital social instrumental constituerait la catégorie verticale des interrelations, les relations entre différentes strates de richesse et de statut social permettant de tirer profit des ressources institutionnelles plus largement qu’au niveau du groupe restreint. 26Lévesque et White 1999 ont opéré la distinction entre les courants fonctionnaliste » et réticulaire » au sein des théories du capital social, une distinction nécessaire pour mieux comprendre de quoi est fait le capital social, comment il fonctionne et ce qu’il produit. L’approche proposée par Coleman et Putnam porte sur les moyens par lesquels le capital social représente un actif collectif, une définition du capital social par ses effets. L’impasse majeure imputée à cette approche est d’étendre trop longuement la liste d’éléments considérés comme des générateurs de capital social et d’obscurcir plus que d’éclairer sa compréhension et d’en limiter le pouvoir explicatif. Les approches du capital social basées sur les réseaux vont s’intéresser soit à la structure des réseaux, soit aux ressources qui y sont contenues ou encore à l’accessibilité des ressources via les réseaux Lévesque et White, 1999. Malgré que l’approche réticulaire ait aussi ses lacunes, certains la considérant trop restrictive, elle apparaît néanmoins plus claire et plus opérationnelle parce qu’elle permet de distinguer les formes du capital de ses effets, une règle de base de la méthode sociologique. Si le capital humain s’est révélé un concept solide en raison de composantes bien définies telles que les connaissances et les compétences, le capital social peut se révéler tout aussi productif si on lui donne une définition moins équivoque. 27L’approche par les réseaux de relations sociales différencie les ressources elles-mêmes de leur obtention et se penchent ainsi davantage sur la nature intrinsèque du capital social. Les thèses de Lin 1995 constituent un exemple de théorisation réticulaire. Il analyse le capital social sous l’angle de la théorie des ressources sociales qui cerne les actions conduites pour conserver ou acquérir de telles ressources. » Lin, 1995, p. 687. En identifiant la genèse du capital social, Lin permet une meilleure différenciation du capital social par rapport aux autres formes de capital culturel, économique, etc.. 28Ces développements théoriques constituent autant de précisions permettant de mieux appréhender le capital social et de faire une analyse plus fine de ses effets. Des développements semblables sont également survenus dans les modèles conceptuels visant la mesure du capital social, source d’autant de débats. Les indicateurs traditionnels » inspirés par les définitions proposées par Coleman 1990 et Putnam 1993 regroupent les mesures de confiance envers autrui et les institutions ; les normes de réciprocité ; l’engagement civique et communautaire ; la participation aux institutions politiques. Ces indicateurs ont donné lieu à de nombreuses extensions et interprétations si bien que de l’avis des experts qui s’y penchent, il est difficile de s’y retrouver. Cependant, dans le but de clarifier les multiples usages du capital social, Woolcock et Narayan 2000 dégagent quatre types d’analyse du capital social l’approche communautariste reposant sur l’activité associative dans une communauté, l’approche par les réseaux s’intéressant à leurs structures et contenu, l’approche institutionnelle examinant la vitalité des réseaux communautaires en relation avec l’environnement politique, juridique et institutionnel, l’approche synergique reconnaissant une action réciproque des réseaux et des institutions. 29Les études empiriques sur le capital social ont démontré leur pertinence dans trois ordres principaux de résultats le développement social, le développement économique et la santé. De nombreuses études empiriques ont conclu à un lien possible entre le capital social mesuré par la densité des liens et l’instruction, le bien-être des enfants, la délinquance, la vitalité des quartiers, la santé physique et psychologique, la satisfaction et la démocratie Healy et Côté, 2001 ; Helliwell, 2001. Capital social et inégalités de santé 30L’étude des liens sociaux, du capital social et de la santé mise sur deux grandes traditions de recherche. La première a émergé durant les années 1970 et porte sur la notion de réseaux de soutien social. La seconde fait son apparition durant les années 1990 et recourt au concept de capital social. Les deux traditions cependant cherchent à expliquer la mortalité et la morbidité différentielles. Réseaux de soutien social 31Le soutien social renvoie aux dimensions cognitives des relations sociales le bien-être qu’il procure. Les relations sociales sont vues comme des ressources relationnelles pouvant transmettre des ressources matérielles ou informationnelles aux personnes qui en ont besoin Lemieux, 1999 ; Lin, 1995. Les réseaux de soutien sont caractérisés par les échanges entre des personnes aidantes par exemple, des parents, des amis, des voisins, des bénévoles et des personnes aidées des personnes âgées, des malades, des personnes défavorisées sur le plan de différentes ressources. Les fonctions du soutien social sont instrumentales et expressives et apportent soit une aide émotionnelle empathie ; 2 une aide instrumentale et tangible ; 3 de l’information conseil, mentorat ; 4 de l’accompagnement ; 5 ou renforcent le sentiment d’appartenance et les liens de solidarité. 32Plusieurs études ont démontré que les réseaux de soutien social sont associés positivement au maintien de la santé, voire même à une espérance de vie prolongée. L’étude pionnière du comté d’Alameda aux États-Unis Berkman et Syme, 1979 a démontré à partir d’un suivi de neuf ans que les taux de mortalité étaient supérieurs chez les personnes dépourvues de liens sociaux familiaux, amicaux, ou communautaires. Les recherches qui ont suivi cette première étude House et al., 1982 ont renforcé les résultats dégagés de l’étude sur le comté d’Alameda, c’est-à-dire l’étroite relation entre les réseaux sociaux et les taux de mortalité. Les conclusions de ces études démontraient que les personnes n’ayant pas de réseau de soutien avaient une probabilité de mourir de deux à trois fois supérieure aux personnes possédant un tel réseau. 33Cette association a été mise en évidence à travers plusieurs études de population et pour plusieurs causes de maladies maladies ischémiques, cérébrovasculaires, circulatoires, les cancers, ainsi que les maladies respiratoires et gastro-intestinales Berkman, 1995. Les réseaux sociaux exercent aussi une influence positive sur les comportements préventifs dépistage du cancer, dialyse, arrêt du tabagisme, consommation d’alcool Berkman, 1995. La maladie physique et mentale peut aussi diminuer les capacités d’intégration sociale et accroître l’isolement, le soutien social pourrait ainsi contribuer à une meilleure adaptation. On sait également que les relations sociales ne sont pas toujours positives pour les individus et qu’elles peuvent être la source de stress et de morbidité, tels que les conflits familiaux ou les conflits au travail, ou encore l’influence négative des pairs dans la prise de risque chez les jeunes. 34Dans cette tradition de recherche, on retrouve l’indice de réseaux de soutien social développé par L. Berkman, qui mesure la quantité et la fréquence de l’appui offert par les réseaux de parents et d’amis quantité et fréquence, la participation sociale associative, communautaire, religieuse, charitable et le soutien social émotif et instrumental. Pionnière dans ce domaine, elle a largement contribué à circonscrire cette tradition de recherche Berkman, 2000. Au Canada, les enquêtes nationales de santé Santé Québec, ENSP, ESCC incluent différentes variables de réseaux sociaux réseau de parents, d’amis, de voisinage, fréquence des contacts, participation sociale, bénévolat, indice de soutien social, indice de cohérence sense of coherence. Récemment l’enquête sociale générale, ESG-cycle 17, a été consacrée à l’engagement social au Canada. Capital social 35Quant au concept de capital social qui a succédé aux études sur le soutien social, il s’est rapidement taillé une place importante dans l’agenda de la santé publique et des populations, en raison de son appropriation par l’épidémiologie sociale et de son potentiel explicatif des inégalités de santé. Comme nous l’avons mentionné précédemment, le concept a puisé à deux sources théoriques différentes, l’une définissant le capital social par le réseau de relations sociales donnant accès à des ressources, définition réticulaire instrumentale, et l’autre par les normes de réciprocité et de confiance, de participation sociale et civique améliorant l’efficacité collective et l’intégration sociale définition par la fonction. La perspective de recherche qui s’est imposée dans les études d’épidémiologie sociale associe le capital social au degré de cohésion sociale mesurée par la distribution des inégalités sociales et tout indicateur relié aux ruptures de liens dans une société criminalité, divorce et la présence de liens sociaux forts mesurés par le niveau de confiance et de réciprocité rendre service, la multiplicité des associations reliant les individus participation sociale et civique et leur relation avec la santé des populations. Le concept sert à définir certaines caractéristiques des relations dont le niveau de confiance et les normes de réciprocité qui viennent renforcer les liens sociaux dans les communautés et les sociétés Kawachi et Berkman, 2000. Les auteurs précisent cependant que si le capital social contribue à la cohésion sociale, il n’en est certes pas une condition suffisante. 36Wilkinson a été le premier à introduire le concept de capital social dans les études portant sur la santé 1996. Il avance l’idée que les sociétés plus égalitaires en termes de distribution du revenu et plus cohésives socialement ont une meilleure espérance de vie. Comparant différentes régions géographiques, l’Europe de l’Est, l’Angleterre, le Japon, la ville américaine de Rosetto, il en vient à la conclusion que plus grande est la cohésion sociale meilleure est la santé. Le concept gagne ensuite en importance dans les études épidémiologiques pour la compréhension du lien entre les inégalités sociales et les taux de mortalité. L’expression passer sous la peau » traduit l’effet des inégalités sociales en termes de morbidité et mortalité précoces. Les premières études de Wilkinson 1998 ont révélé une corrélation forte entre la mortalité et les inégalités de revenus. Putnam 2001 a également démontré que les indicateurs de santé sont meilleurs dans les états américains ayant un capital social plus élevé. Dans les pays scandinaves Hyppä et Mäki 2001 concluent que la minorité finlandaise de langue suédoise a une meilleure espérance de vie et que leur capital social y contribuerait. Lomas 1998 a mis en évidence l’importance des réseaux sociaux comparée à d’autres types d’intervention dans le domaine de la santé publique au Canada. Les communautés ayant un faible capital social présentent des niveaux de stress plus élevés, un taux d’isolement social plus grand, une moins grande capacité de répondre aux risques environnementaux, ou aux interventions de santé publique Szreter et Woolcoock, 2004. Une récente recension de la littérature examine la relation entre capital social et santé dans différents pays selon leur degré d’égalitarisme économique. Tenant compte des protocoles de recherche et des méthodologies, les résultats indiquent une association positive entre capital social et meilleure santé au niveau individuel. Au niveau contextuel, la relation serait moins frappante Islam et al., 2006 37Outre les indicateurs précités, Lochner et ses collègues 1999 ont examiné une série d’instruments de mesure, telle que la cohésion du quartier et la mesure d’efficacité collective de Bandura - définie comme un sentiment de compétence collective entre individus qui décident d’affecter, de coordonner et d’intégrer leurs ressources de façon efficace et concertée pour faire face à des situations spécifiques ». Tout récemment, dans le contexte de l’approche axée sur les réseaux », Van Der Gaag et Snijders ont produit un outil, le générateur de ressources » qui ne semble pas avoir encore servi aux études de santé. Cet outil de mesure du capital social questionne les répondants sur leur accès à diverses ressources et sur les types de liens qui leur permettent d’accéder à ces ressources connaissances, amis, membres de la famille. L’outil couvre quatre dimensions des ressources le prestige et l’éducation, les habiletés politiques et économiques, les habiletés sociales et le soutien social. Un tel outil s’avère prometteur pour dépasser les lacunes méthodologiques toujours apparentes dans la mesure du capital social. Récemment, une équipe de recherche a conduit une analyse secondaire à partir des données recueillies dans le cadre du cycle 17 de l’Enquête sociale générale ESG de 2003 Bouchard et al., 2006. L’étude démontre que les indicateurs de capital social les plus proches d’une approche réseau les réseaux de liens forts et les réseaux de liens avec les organisations sont associés de manière significative à l’état de santé perçu de trois sous-populations les aînés, les immigrants et les membres de ménages à faible revenu. 38Par quels mécanismes la cohésion sociale, définie par le degré d’équité sociale, peut-elle être reliée à la santé ? Les synthèses de recherche sociologique permettent de faire ressortir trois types d’explication une explication matérialiste, une explication psychosociale et une explication comportementale, liée aux styles de vie. 39L’explication matérialiste met en évidence la forte corrélation entre le revenu et la santé, autrement dit les personnes les plus dépourvues au niveau financier vont mourir plus précocement, vont connaître davantage de problèmes de santé physique et mentale que les personnes ayant les meilleurs revenus. Ce désavantage matériel affecte la santé à travers plusieurs mécanismes, dont le stress psychosocial, les styles de vie qui impliquent davantage de risques pour la santé fumer et boire avec excès, conduire en état d’ébriété, occuper un travail plus risqué et plus exigeant pour la santé, ne pas avoir accès aux bonnes ressources alimentaires, etc. et la désaffiliation » sociale. L’explication psychosociale de l’impact des inégalités met l’accent sur le stress engendré par le fait de vivre dans des conditions d’insuffisance et d’adversité ne pas avoir d’emploi, ne pas avoir assez d’argent pour finir le mois, ne pas pouvoir nourrir correctement ses enfants et ne pas satisfaire les besoins de base. À travers les voies du système neuroendocrinien et immunitaire, pareil stress finit par user prématurément et engendrer plus rapidement la maladie et le vieillissement Sapolski, 2005. L’explication reliée aux styles de vie mettra de l’avant que les comportements et les attitudes adoptées par des groupes d’individus le sont en fonction de leur environnement social, économique et culturel. Si le tabagisme ou l’alcoolisme est plus fréquent dans les classes sociales plus défavorisées, c’est que ces pratiques servent de résistance ou d’échappatoire aux conditions difficiles de vie. Les styles de vie, dans la perspective de Weber, s’ils sont adoptés par choix individuels les goûts alimentaires, le type de logement, de loisirs, l’apparence…, sont déterminés par les contextes sociaux qui, quant à eux, sont donnés par chance dimension structurelle telle que naître dans une famille riche donnant accès à un type de culture, de ressources, de manière d’être, de manger, etc. Cockerham, 2005 ; Frohlich, 2001. La position sociale, définie par le statut ou le prestige, le pouvoir social et économique de l’individu, exerce une influence prépondérante sur les styles de vie. La théorie des capitaux de Bourdieu et des styles de vie collectifs de Frohlich renforcent cette vision. Selon leurs expériences individuelles et collectives, les membres des groupes les plus désavantagés peuvent vivre une désaffiliation », c’est-à-dire une rupture partielle ou complète du lien social Castel, 1994. Cette désaffiliation se traduit par un épuisement des stocks de capital social où les individus mis à l’écart du lien social ne peuvent plus bénéficier des ressources accessibles par l’appartenance à des réseaux sociaux Vankemenade, et al., 2006. 40Il est important de considérer que ces trois ordres d’explication sont reliés, car la position sociale et l’accès aux ressources sont deux variables directement proportionnelles Bouchard, 2008. Afin d’unifier ces différentes théories, Nancy Krieger 2001 a proposé la théorie éco-sociale, une théorie qui vise à rendre compte de la complexité de la relation entre position et appartenance sociale et santé. Conclusion 41Depuis leur origine, les sciences sociales se penchent sur le problème de la vie en société, de la démocratie, de la justice sociale et de l’abolition des inégalités. Les théories, pour la majorité, convergent en ce sens. En raison de ses travaux pionniers sur la cohésion sociale et le suicide, Durkheim est la référence la plus citée dans le domaine d’étude des inégalités de santé. Mais, c’est dans la division du travail qu’il élabore les fondements théoriques de la solidarité sociale qui seront ultérieurement mis en application dans l’étude sur le suicide. La fonction principale de la division du travail et de la spécialisation des tâches est de produire de la solidarité sociale. Plus les populations se densifient et s’accroissent en volume, plus elles doivent, pour survivre aux conditions nouvelles, se différencier et s’individualiser. Ce processus n’est possible que si la force collective qui régulait les comportements laisse place à celle d’individus conscients du besoin qu’ils ont des uns des autres altruisme pour satisfaire différents besoins, donner sens à leurs actions et évoluer. Ce processus entraîne la division du travail, qui elle contribue à la création de règles et de droits pour réguler les fonctions divisées. La division du travail ainsi que les règles de droit qui l’accompagnent est un processus continu dynamique, qui se renouvelle constamment. Comme chaque individu y est engagé, il n’a donc pas le choix de mener ses luttes tout en étant solidaire, et de rechercher les règles contractuelles les plus justes possibles. Alors que la conscience collective forte des sociétés traditionnelles s’appuyait sur la croyance en un dieu, les sociétés complexes s’organisent autour d’un principe de justice. Plus les bouleversements sociaux sont rapides, plus la nouvelle régulation est difficile à établir. C’est dans ce contexte que la division du travail stagne, crée l’anomie et les pathologies sociales s’accroissent le suicide, le crime, la maladie, la mortalité précoce, etc. 42Comme la révolution industrielle a substantiellement transformé la morphologie sociale, la mondialisation intensive actuelle des échanges complexifie davantage l’organisation des sociétés. Suivant le raisonnement de Durkheim, les liens de solidarité subsisteraient aux changements mais prendraient une forme nouvelle. Selon Castells, les réseaux constituent la nouvelle morphologie sociale. Ceux-ci connectent les individus par delà les frontières traditionnellement établies de la famille, des classes sociales, de la région, du pays. Les réseaux constituent également les nouvelles formes d’action sociale, de coordination et de gouvernance qui en retour suscite une nouvelle organisation sociale. Dans cette dynamique où les groupes d’intérêts se multiplient, la lutte aux injustices, aux inégalités ne peut que s’intensifier. 43C’est dans cette ligne de pensée que se situe la recherche sur le capital social. Bien que le concept, comme on l’a vu, ne soit pas encore complètement établi au plan scientifique, il est suffisamment heuristique pour que la recherche se poursuive. Si au temps de Coleman, les ingrédients les réseaux, l’information, les normes de réciprocité, de sanctions et de contrôle social ont émergés, ainsi que la fonction faciliter l’action sociale et qu’au temps de Bourdieu, la définition du capital social s’était précisée dans le concept de réseau de relations sociales, il ne semble pas encore correspondre conceptuellement et méthodologiquement à la méthode durkheimienne, à savoir que tel fait social produit tel autre fait social. En poursuivant ce raisonnement, il est possible de dépasser cette limite et d’avancer que le capital social les réseaux est producteur de solidarité sociale chemin faisant, il contribue à la cohésion sociale, autrement dit à la santé globale d’une société plus juste. La division du travail et la spécialisation des tâches se poursuivent à travers les réseaux, symbole de la société contemporaine du savoir et de l’information. Réseaux communautaires, réseaux politiques, économiques s’entrelacent dans le but ultime de réaliser l’égalité des citoyens et des peuples. Le capital social est ainsi un élément fondamental de l’organisation des sociétés complexes et mondialisées et de l’atteinte des objectifs de justice sociale.
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1Depuis une quinzaine d’années, la réhabilitation de la question écologique dans l’espace urbain s’est d’abord justifiée pour répondre à l’urgence de gérer les risques écologiques extra-ordinaires », d’origine industrielle ou naturelle. Aujourd’hui, est envisagé le maintien ou la recherche des équilibres écologiques de l’environnement vécu au quotidien », dépassant le seul traitement des nuisances. Ce que préconise l’Agenda 21 des Villes Aalborg +10. C’est cette orientation qui est amplifiée par l’introduction du principe de développement durable depuis les années 1990 dans la politique de la ville. 2Le texte présenté ici reprend en partie le projet soumis à l’appel à projet de recherche du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable MEDD/Plan Urbanisme Construction architecture, Service de la Recherche et de la Prospective du Ministère de l'Equipement PUCA avril 2005 concernant "Le développement durable et les politiques territoriales" avec comme troisième axe de recherche "Les inégalités écologiques". Bien que notre proposition n’ait pas été retenue finalement, il nous paraît pertinent de livrer la réflexion menée alors pour alimenter le débat autour de ce nouveau champ d’investigation. Seuls les éléments théoriques de notre proposition sont présentés ici, l'étude du cas de la ville d'Arras n'ayant pu être conduite à son terme. Problématique 3La reformulation des politiques territoriales en termes de développement durable implique une approche globale de la ville. Il s’agit désormais d’établir ou de maintenir la cohérence sociale, environnementale et économique de la ville. De façon plus fondamentale, l'enjeu du développement durable dans la ville est de replacer la relation Homme/Milieu au coeur du débat de la gestion des territoires urbains. 4Aujourd'hui, l’un des enjeux sociaux et environnementaux du développement urbain est la lutte contre les inégalités écologiques Laigle et Oehler, 2004. Cette nouvelle problématique qui associe la recherche de l’équité sociale avec celle de l’équité environnementale, implique d'approfondir la réflexion sur le rôle de l'habitant dans la production des milieux urbains, de cette nature anthropisée » Blanc, 2004. Ainsi, le traitement des inégalités écologiques invite de nouveaux champs disciplinaires. L’intervention de l’anthropologie et de l’écologie est invoquée aux côtés des géographes, des urbanistes, des aménageurs. 5Selon Laigle et Oehler 2004, la problématique des inégalités écologiques peut être appréhendée à travers les inégalités sociales du territoire qui incluent les inégalités d'accès à l'urbanité et à la qualité du cadre de vie. Ce qui implique une approche comparative du cadre de vie des quartiers. Le quartier » 6Par leur assise territoriale, les quartiers » sont la première entité de la ville Laganier et al., 2002. La définition des quartiers » comporte à la fois une dimension géographique qui renvoie à leur localisation dans l'environnement urbain et une dimension sociale et culturelle qui porte en elle la perception du quartier » par les habitants eux-mêmes. Les frontières » des quartiers renvoient à la ségrégation socio-spatiale des villes qui est parfaitement lisible dans le tissu urbain depuis le 19ème siècle Kammerer et Vitoux, 2004. 7Cette unité d’étude qui transcende à la fois les réalités sociales, écologiques et politiques de la ville, assure un lien entre la problématique du développement durable et les inégalités écologiques, entre la recherche et l’action publique. Le quartier » rend compte des dynamiques territoriales qui caractérisent l'évolution de la ville. C'est également l'échelle d'intervention des politiques territoriales sur le plan opérationnel lors de la re-définition de l’action publique de proximité » Behars, 1999a. 8Dans la politique de la ville, le principal objectif est la lutte contre les inégalités sociales et la recherche de la cohésion sociale. Ce qui met souvent au premier plan la situation des quartiers dits sensibles ». Si dans une démarche de recherche-action, il est souhaitable de reprendre le zonage de la ville appliqué par les acteurs publics, pour définir des résultats de recherche en adéquation avec les politiques territoriales, il convient de repositionner les enjeux de ce débat. Face aux résultats mitigés Lelevrier, 2004 ; Behar, 1999b et au devenir incertain Estèbe, 2001 enregistrés par la politique de la ville, il apparaît nécessaire de dépasser le quartier sensible » pour l’inclure et le replacer par rapport aux autres quartiers de la ville. L’enjeu ici est bien de partir d'une vision globale et non segmentée de la ville. Dans ce sens, il apparaît pertinent d'organiser l'étude autour de la comparaison de deux ou trois quartiers » au lieu de concentrer l'analyse sur un seul quartier selon une démarche monographique. 9Dans le traitement des inégalités écologiques, l'un des points d’action de la politique de la ville qui est mis en avant est l’amélioration du cadre de vie ». Enoncé contingent de l’environnement urbain”, la définition du cadre de vie » se pose à l'articulation entre l’environnement avéré » et l’environnement vécu ». Ainsi, la qualité de cadre de vie » se révèle une notion à la fois objective et facile à identifier en relation avec la dimension naturelle de l’Homme ex niveau de décibels pour la nuisance sonore, concentration en éléments pathogènes pour la qualité des eaux, etc., et à la fois tout à fait subjective en relation avec la dimension culturelle de l’Homme. C’est cette deuxième dimension qu’il convient d’explorer avec plus de précision parce qu'elle est par définition la plus changeante et aléatoire d’un habitant à l’autre. 10Cette complexité semble s’attacher à un ensemble d’indicateurs qui permet de caractériser les différentes catégories socio-culturelles des habitants du quartier la pyramide des âges des habitants, la catégorie socio-professionnelle, le niveau scolaire atteint, les origines géographiques rurale/urbaine et/ou nationales, sociales des habitants, la zone de vie qui est l’espace dans lequel les déplacements quotidiens sont réalisés, les modes d'usage de cet espace, etc. 11Cette problématique doit être d’appréhendée selon une approche transversale, c'est-à-dire entre les habitants d’un même quartier d'une part et entre les habitants de quartiers différents d'autre part, et selon une approche verticale entre les habitants et les acteurs publics de la ville en charge de l’amélioration du cadre de vie pour chaque quartier. Pour accentuer les résultats, doivent être rassemblées des situations socio-culturelles, économiques et environnementales contrastées et qui rendent compte de la dynamique urbaine quartier résidentiel, quartier populaire, quartier périurbain, quartier difficile ».... Méthodologie 12La méthode proposée consiste à croiser une caractérisation systémique des quartiers Bossel, 1999 ; Respect, 2000 avec une enquête sociologique où l'accent est mis sur les représentations de l'environnement vécu » par les différentes catégories socio-culturelles des habitants selon une démarche proprement ethno-écologique. 13D'abord, il s'agit de décrire les contextes environnementaux et sociaux de chaque quartier. Dans un deuxième temps, les perceptions et les représentations de cet environnement vécu » sont mises en évidence au niveau de chaque groupe social habitants et acteurs publics à partir d'entretiens semi-dirigés. La restitution des récits de vie et le recueil des discours alimentent l'analyse sur les pratiques d'usage de l'environnement urbain. Caractérisation systémique des quartiers » 14La première étape de l'analyse est la construction d'une vision globale de la zone d’étude selon une démarche systémique transverse et globale. Défini comme un système Environnement/Société, chaque quartier fait l'objet d'un état des lieux dans ses composantes environnementales et sociétales. Cette étape de l'analyse permet également de répondre à des questionnements plus fondamentaux. Quelle est la dynamique territoriale qui sous-entend l’organisation actuelle de l’espace urbain en quartiers ? Quels sont les indicateurs qui peuvent être retenus pour rendre compte de la corrélation supposée entre les catégories socio-culturelles des habitants, l’entité des quartiers » et les différents cadres de vie ? Autrement dit dans quelle mesure et jusqu’à quel niveau de précision l’organisation spatiale et environnementale de la ville reflète-t-elle sa dynamique sociale et économique ? Ces questionnements permettent enfin de s’interroger sur les éléments du cadre de vie » à modifier pour aboutir à un changement socio-économique désiré. 15La situation écologique des quartiers est analysée selon trois axes Dans quel état se trouve le territoire ? Quelles sont les pressions exercées sur lui nuisances, pollutions ? Quelles sont les réponses apportées à ces pressions par la collectivité ? Ce qui en particulier permet d’identifier les secteurs-clés » qui pourront peut-être être qualifiés de vulnérables ou non. Une classification des éléments qui composent l’environnement est proposée entre les éléments naturels espaces verts, rangée d’arbres qui agrémentent les rues, rivière... et les éléments bâtis les axes routiers et piétonniers, les zones commerçantes, les zones d’habitat, le patrimoine remarquable.... 16Dans la deuxième étape, l'objectif est de donner l’empreinte socio-culturelle de chaque quartier. L’hypothèse de départ est de pouvoir assimiler à chaque quartier une ou plusieurs catégories socio-culturelles d'habitants. L’homogénéité qui est sous-entendue dans la classification courante des différentes parties de la ville en quartier bourgeois » ou quartier populaire » par exemple, doit être discutée. Chaque catégorie socio-culturelle des habitants est identifiée à partir d'un ensemble d'indicateurs quantitatifs et descriptifs tels que par exemple l'évolution démographique du quartier, le paysage immobilier, la présence de magasins de proximité et de services publics, etc. Cette analyse sera complétée par l'enquête ethno-écologie présentée dans le chapitre suivant. 17La troisième étape identifie les dynamiques territoriales qui sont en jeu et tous les acteurs impliqués dans la gestion du territoire étudié. L’objectif est de mettre en évidence le décalage qui existe entre l’espace des problèmes » et l’espace des réponses » selon la formule de Laganier et al. 2002 11. Ici, l’analyse se place à l’échelle de la ville à travers l’histoire du peuplement et de l’aménagement des quartiers. En particulier, les politiques successives qui ont été mises en œuvre dans la zone étudiée, doivent être décryptées. Il convient d’analyser les contenus –orientation théorique de chaque politique – ainsi que les démarches – implications des parties prenantes et réalisations sur le terrain - qui ont eu ou pas d’influence dans l’organisation actuelle de l’espace urbain. Ce qui permet d’ouvrir le débat sur l’harmonisation et l’intégration des différentes procédures contrat de ville, contrat d’agglomération, politique de la ville, Agenda 21 local et politiques territoriales en cours sur un même territoire. L'enquête sociologique ethno-écologie 18L’évaluation des politiques territoriales implique de montrer la position relative de chacun des acteurs par la confrontation des définitions du cadre de vie. Ainsi, peut être vérifiée la proximité socio-culturelle des acteurs publics avec l’une ou l’autre des catégories d’habitants, et donc leur biais de lecture éventuel et/ou inadapté de cette question du cadre de vie selon les quartiers. Ce qui passe par la définition des modes de représentation et de perception du cadre de vie pour chaque catégorie socio-culturelle d’habitants et les acteurs publics. 19La méthodologie utilisée est celle d’entretiens ouverts, conduits auprès d'un échantillon d'habitants et d'acteurs publics par quartier, suscitant des discussions informelles. Pour répondre aux nécessités de la démarche comparative, la même grille doit être utilisée pour toutes les catégories d’habitants et les acteurs publics. 20Il s'agit ici de cerner à travers les récits de vie qu'ils livrent, une approche davantage qualitative et vécue du quartier. Sont mis en évidence les critères d’identification et de qualification du cadre de vie » qui sont retenus par chaque catégorie socio-culturelle d’habitants et les différents acteurs publics. Par croisement avec les caractéristiques établies par quartier dans l’étape précédente, l’objectif visé est de montrer une distinction entre le cadre de vie avéré » et le cadre de vie perçu ». Ce qui permettra d'évaluer les liens qui sont établis entre la réalité du cadre de vie et la perception que les habitants et les acteurs publics en ont. Résultats attendus 21L'analyse systémique et ethno-écologique des cadres de vie est l’orientation choisie pour traiter la thématique des inégalités écologiques dans les politiques territoriales. Cette démarche associe données environnementales et données sociologiques. Elle s'intègre à une politique de cohésion sociale en prenant acte de l’hétérogénéité socio-culturelle croissante des habitants. Replacée dans le contexte de la dynamique urbaine qui est marquée par la croissance exponentielle des villes, une telle démarche est incontestablement nécessaire face à la permanence des mouvements migratoires des populations, qu’il s’agisse d’échanges entre le monde rural et le monde urbain ou d’échanges entre les pays proches et lointains. 22Les résultats attendus concernent la mise en évidence d'une distance des perceptions du cadre de vie entre les pouvoirs publics et les habitants en corrélation avec leur distance sociale et culturelle. C'est la connaissance de ces confrontations de perceptions qui doit permettre de lever les blocages et de définir une politique de la ville cohérente entre les différents acteurs sociaux et culturels d'un quartier. Cette réflexion permet également de poser les jalons d'une réflexion plus générale sur la mixité sociale qui est le deuxième grand thème développé dans les politiques territoriales ces dernières années loi SDU. 23Ces résultats se révèlent pertinents sur le plan de l'action publique pour co-construire des actions de gestion territoriale et d’amélioration du cadre de vie qui soient à la fois différenciées pour valoriser l’identité des quartiers et communes pour faire appel à la cohésion sociale. L’enjeu est de reconnaître les spécificités et l’identité de chaque quartier et de les intégrer en même temps dans le tout qu’ils forment ensemble en soulignant leurs points communs. Autrement dit, il s’agit de produire dans le cadre de la politique urbaine, un plan d’action pour l’environnement, qui ait des orientations stratégiques globales, mais aussi des objectifs et des actions différenciés en fonction des perceptions. Appréhendées et réalisées à trois niveaux complémentaires - au niveau de chaque quartier, au niveau de la ville et au niveau global - les propositions doivent permettre de faire le lien entre la réduction des inégalités écologiques, la cohésion sociale et la préservation de l’environnement.
comment les inégalités sociales portent atteinte à la cohésion sociale